Des gloussements pas très discrets se font entendre à l'ouverture des portes de l'ascenseur. S'il y avait eu des caméras de surveillance dans la cabine, alors certaines personnes auraient pu nous voir en train de nous embrasser sans gêne, mains impatientes glissées sous nos chemises d'un blanc immaculé où le logo de notre lycée était cousu. C'était encore l'après-midi et le soleil était haut dans le ciel, et qu'est-ce que ça pouvait faire si on avait sauté les deux dernières heures de cours pour aller s'amuser un peu chez moi pour aller baiser comme des lapins ? (chose qu'on faisait de plus en plus régulièrement, merci nos hormones d'adolescents)
Le rire de Yufei emplit le couloir du palier, partant dans un écho qui fait vibrer quelque chose en moi. Oh l'interdit m'attirait tellement et Yufei ne disait jamais non à mes idées. Alors qu'on arrive bon an mal an devant la porte de l'appartement, je le retiens tout contre moi alors que je le sens basculer en arrière. La surprise passée, le visage de Yufei se baisse vers le sol avant qu'il ne s'accroupisse.

« Oh ? T'as reçu un colis…! » me dit-il en me tendant le petit carton qui avait failli lui coûter une chute. Un sourire apparait sur mon visage alors que je lui prends le colis des mains. D'une voix rauque, les quelques mots qui sortent de mes lèvres attisent la curiosité du garçon qui m'avait inspiré à acheter le petit joujou que ce colis contenait.

« On va pouvoir mettre en pratique ce que tu as suggéré hier… » La clef tourne dans la serrure et on pénètre dans l'appartement, Yufei collé à moi, agrippant mon bras pour essayer de me retourner vers lui.

« Comment ça ? Qu'est-ce que j'ai suggéré hi….Oooooh ! » me dit-il avec ses grands yeux, le souvenir de notre petite discussion semblant lui revenir tout à coup en mémoire. Mon regard glisse sur le corps de Yufei, je ne cachais aucune de mes intentions, le déshabillant littéralement du regard.

« Pas de temps à perdre… » murmurais-je contre son oreille, chose qui, je le savais, actionnait automatiquement une vague de frissons chez lui. Ma main embarqua la sienne alors que je nous dirigeais vers le canapé du salon. « Déshabille-toi et à genoux, Yufei… » lui ordonnais-je alors que je commençais à ouvrir le colis.

« Quoi ? Tout de suite ? Pas de préliminaires aujourd'hui ? » La moue qu'il affichait sur ses lèvres ne me donnait qu'une envie et c'était de venir y coller autre chose que mes doigts. Aujourd'hui n'allait pas ressembler à hier et je comptais bien satisfaire le scénario qui prenait forme dans ma tête.

« Tu vas avoir mille fois mieux qu'hier, crois-moi… Maintenant, exécution. » Au fur et à mesure des semaines passées avec Yufei et de nos rencards de plus en plus ancrés dans le royaume de la luxure, je m'étais rendu compte que j'aimais ça, lui donner des ordres. A chaque fois qu'il s'exécutait, cela satisfaisait mon égo. Quelques dizaines de secondes plus tard, il était comme je le lui avais demandé, à genoux face à moi et dans la tenue qui lui allait le mieux : complètement nu. J'agitais devant ses yeux le jouet que j'avais commandé hier et que je ne m'étais pas attendu à recevoir aussi vite. Tant mieux, on allait pouvoir s'amuser plus vite que prévu. Je contournais Yufei, me penchant vers lui pour lui attraper vivement le bras que je bloquais dans son dos. Première grimace sur son visage, ce qui me fit afficher un autre sourire satisfait. D'un simple mouvement de doigt, je fis passer la première menotte sur son poignet, forçant ensuite sur son poignet pour qu'il m'offre de lui-même, sans que j'ai besoin de le lui demander, son autre bras.

« Voilà… » murmurais à nouveau tout contre son oreille. Le deuxième clic indiquait que le menotte s'était refermée sur son autre poignet et qu'il était mon prisonnier. Mes doigts se perdirent dans ses cheveux, mon index vint caresser le contour de sa mâchoire avant de lui faire relever le menton vers moi. Je voulais voir ses yeux et surtout le voir à ma merci. Le silence nous entourait, que je fis rompre avec le bruit d'une fermeture éclair qui descend. J'étais déjà totalement excité et Yufei put le constater de lui-même lorsque mon sexe entra directement en collision avec ses lèvres. « Ouvre… » Un ordre, encore. Je prenais de plus en plus plaisir à ne lui parler qu'à l'impératif. Yufei s'exécuta et je m'engouffrais entre ses lèvres, grognant d'un plaisir non dissimulé lorsque je sentis la moiteur qui m'entourait enfin. Aujourd'hui, je voulais jouer au salaud égoïste, celui qui ne poursuit que son propre plaisir même si je me doutais que la situation dans laquelle je mettais Yufei lui convenait parfaitement bien. Si je découvrais mes envies de domination, lui n'avait pas tardé à s'affirmer dans la soumission.

« Regardez le joli fucktoy que je me suis trouvé… » susurrais-je alors que je le regardais droit dans les yeux. Yufei aimait les compliments de ce genre et surtout il aimait que je l'utilise, ce que je faisais de plus en plus, au fur et à mesure de nos expériences. L'une de mes mains vient se poser sur son crâne pour lui imposer le rythme. Aujourd'hui, il ne peut rien faire quand je l'oblige à m'avaler de plus en plus loin, incapable de m'en empêcher à cause — ou plutôt grâce  aux menottes qui l'entravent. « Jusqu'au bout, Yufei…. A moins que tu aies envie que je force le passage… ? » Les yeux soudainement ronds, c'était sa façon à lui de me dire non, de ne pas oser mettre en pratique ce que je venais de suggérer. Mais c'était mal me connaître parce que c'est exactement le but que je recherchais, mon envie d'être plus violent avec lui me démangeait les doigts. Ma deuxième main vint se poser sur sa tête et j'attrape ses deux oreilles, la bouche de Yufei ne devenant que le sextoy humain que je voulais qu'il soit. « Oui, comme ça… » J'avais réussi à tout faire entrer dans sa petite bouche et j'y étais à l'étroit. Un peu trop bien d'ailleurs. Ma tête bascula en arrière, mes yeux se refermèrent et la jouissance ne tarda pas. De toutes mes forces, les doigts crispés sur ses oreilles que je maltraitais d'une hérésie sans nom, je lui offrais la récompense qui allait enfin le libérer de mon emprise. Le résultat de ma jouissance s'écoula longuement contre les parois de sa bouche, j'étais parti loin, aussi défoncé qu'un drogué, d'ailleurs le sexe devenait une drogue de plus en plus présente dans mon quotidien. Mes doigts gardant toujours précieusement la tête de Yufei collée contre moi, j'avais baissé lentement la tête, comme pour pouvoir atterrir le plus calmement possible après avoir atteint le 7ème ciel. Mais ce fut une chute vertigineuse qui m'attendait parce qu'à la seconde où mes paupières se rouvrirent, c'était l'enfer qui m'attendait. Mon plus horrible cauchemar prenait vie sous mes yeux en l'image de mon père, le regard hagard, immobile dans le chambranle de la porte du salon.

Mon sang était passé de bouillant à complètement glacé. Non, ce n'était pas possible, il ne pouvait pas être là, il était parti en mission plusieurs semaines à l'autre bout du pays, il ne pouvait pas…

« Dehors… » fit-il d'une voix calme. Le calme avant la tempête. Je le connaissais ce ton froid, implacable. Je sentis le regard de Yufei qui passait de moi à mon père puis de mon père à moi, cherchant à savoir à qui il venait de diriger ce simple mot.

« DEHORS !! TOUT DE SUITE !! » hurla-t-il en pénétrant dans le salon telle une furie. Il attrapa Yufei par le coude, qui hurla de douleur tout à coup, ce qui était le cadet des soucis de mon père qui l'emmena jusqu'à la porte d'entrée, jetant Yufei complètement nu et toujours menotté sur le palier. La porte d'entrée claqua mais le son n'était pas aussi sourd que le bruit des pas de mon père qui revenait vers moi. Je n'avais même pas remonté le pantalon de mon uniforme du lycée, tétanisé par le fait que mon père venait de me surprendre en plein acte sexuel avec mon tout premier petit-ami.

« C'EST CA QUE TU FAIS QUAND JE SUIS PARTI DE LA MAISON !!?? C'EST CA QUE TU FAIS QUAND JE PARS GAGNER NOTRE VIE POUR QUE TU PUISSES MANGER A TA FAIM ET AVOIR UN TOIT AU DESSUS DE TA TÊTE ??? C'EST CA QUE TU OSES FAIRE CHEZ MOI, CHUANLI, TE TAPER UN HOMME ??? JE N'AI JAMAIS ELEVE DE PD DANS CETTE MAISON !!! » Je ne l'avais jamais vu dans une telle colère. Même après la mort de ma mère — sa femme — il n'avait pas été dans une telle colère noire. Le regard effrayé, je l'ai vu défaire la ceinture de son pantalon avant de la replier en deux. Je savais ce que ça voulait dire et j'ai juste eu le temps de fermer les paupières le plus fortement possible avant que le premier coup n'arrive contre mon flanc.

Puis un deuxième.

Puis des dizaines d'autres.

Les coups pleuvaient, de plus en plus violents. J'avais senti ma chair se déchirer et le sang couler le long de ma peau. Je ne faisais rien pour me défendre. Parce qu'on était tous élevés comme cela en Chine, le père était l'autorité et aucun enfant n'osait bafouer cette règle primordiale même s'il pouvait s'agir de sa propre survie.
J'ai eu peur de mourir à cet instant là, j'y ai vraiment pensé. Jamais je n'avais subi une telle violence de toute ma vie. Est-ce que je méritais ça ? Je savais que ce que je faisais avec Yufei était interdit, que de coucher ensemble, entre deux mecs, était inconcevable dans ce pays trop préoccupé à suivre la norme. Pourtant, je pensais ne pas mériter la mort.
Les coups continuèrent mais au bout d'un moment, ils devinrent moins forts. J'ai cru que mon supplice allait s'arrêter là, que mon père était fatigué, j'avais espéré que ce soit la fin, trouvant une lueur d'espoir dans le fait que j'ai entendu sa ceinture tomber par terre. Mais ce fut encore plus violent lorsque ses deux mains vinrent entourer la peau gracile de mon cou et qu'il serra fort. Très fort. Tellement fort qu'un voile blanc s'afficha devant mes yeux. Je me suis senti tomber contre le canapé, le corps de mon père par-dessus le mien, ne desserrant aucunement son emprise sur ma gorge.

« Tu mérites que je te la coupe et que je la donne à manger aux porcs… » cracha-t-il à mon visage. Il me lâcha ensuite tout à coup et j'essayais de trouver à nouveau de l'air, passant l'une de mes mains sur ma gorge.

« Hors de chez moi. Je te donne cinq minutes pour faire tes affaires et partir d'ici. » J'avais glissé par terre, à quatre pattes comme un bébé incapable de marcher et je me suis traîné jusqu'à ma chambre. Il n'avait pas besoin de me menacer deux fois. Je voulais partir d'ici, le plus vite possible. Il était capable de me tuer si je restais une seconde au-delà de ces cinq minutes qu'il venait de m'accorder. J'ai vidé le contenu de mon sac à dos par terre, enfouissant à l'arrache le max de vêtements que je pouvais y mettre, ne gardant que le portefeuille où j'avais mes pièces d'identité et quelques yuans.

Lorsque j'ai quitté ma chambre quatre minutes plus tard, j'avais réussi à me remettre debout. Je n'ai jeté aucun regard vers mon père qui était assis sur le canapé.

« Et ne reviens plus jamais… » furent les derniers mots que j'ai entendus avant d'arriver à la porte d'entrée.

Ca tombait bien parce que c'était ce que je comptais faire.


Ma vie à partir de cet instant ne fut qu'une succession de décisions prises au hasard. Je me maudissais parce que j'avais oublié mon jeu de tarots à l'appartement, moi qui étais incapable de prendre la moindre décision sans ça…
Voilà comment j'avais laissé le hasard me faire prendre un bus pour Pékin, que j'en suis descendu avant d'arriver à la capitale lorsque j'ai vu qu'on était arrivé à l'aéroport. Que j'ai pris un billet pour le premier vol qui allait à Séoul parce que c'était la seule langue étrangère pour laquelle j'avais de bonnes notes au lycée et que j'arrivais à baragouiner.

Rien ne m'avait dicté quoi faire ce soir là où j'ai pris la fuite, les cartes ne m'avaient pas aidé…. Et pourtant, avec le recul, débarquer à Séoul a été la meilleure décision de toute ma vie.



Je n'ai pas pensé ça au début, quand j'ai dû dormir dehors, sans le moindre sou, dans une ville complètement inconnu où les gens parlaient bien trop vite, beaucoup plus vite que ma prof de Coréen du lycée.
J'ai erré pendant des jours, me demandant ce que je fichais là, que ma vie était foutue, qu'au bout du troisième jour, je me suis retrouvé à voler dans un marché pour pouvoir enfin manger un truc. Les températures étaient glaciales, contrastant avec les températures que je connaissais à Guangdong, là où on avait jamais d'hiver… Cela faisait deux nuits que je faisais des nuits blanches parce que j'avais peur qu'on m'agresse pendant mon sommeil, qu'on me vole mon sac, qu'on s'en prenne à moi, moi qui n'avais toujours pas guéri des blessures infligées par les coups de mon père. (J'avais sûrement des côtes fissurées) 48h quasiment sans dormir, dans un froid si intense que même mes os étaient glacés. J'avais laissé encore une fois le hasard guider mes pas et mon regard s'était posé sur une affiche sur une devanture à la couleur bleue tape à l'œil. Une affiche écrite en coréen et en anglais. Ils cherchaient un barman dans cette boîte de nuit. Je n'avais jamais fait un seul cocktail de ma vie, dans n'importe quelle autre circonstance j'aurais fait demi tour mais celle-ci était particulière. J'avais décidé qu'il était temps que je fasse quelque chose, n'importe quoi pour me sortir du pétrin dans lequel j'étais.
Le videur à l'entrée m'arrêta dans mon élan. Me jaugeant du regard, il analysa ma tenue calamiteuse et la sale tête que je devais sûrement avoir après 3 jours passés sans douche.

« Je suis là pour l'annonce… » avais-je dit dans un coréen plutôt approximatif en montrant l'affiche derrière lui pour bien me faire comprendre. Il hésita un instant puis me fit un signe de tête, sésame qui me permit de passer le pas de la porte.

A aucun moment je me suis dit que j'allais être assez persuasif pour qu'ils me prennent, même à l'essai. J'étais au fond du trou comme je ne l'avais jamais été de ma vie, je n'avais plus rien, même pas assez pour me payer un ticket de bus.

J'avais envie de faire demi-tour, ne voulant pas essuyer un refus. Et pourtant j'ai suivi cet homme qui me disait m'emmener voir le patron lorsque, ne faisant pas couleur locale parmi la flopée foule avec mes habits dégueulasses, j'avais indiqué une deuxième fois être là pour le job de barman.

Une tête blonde à la coupe parfaite m'accueillit dans son bureau avec un regard inquisiteur, le sourcil relevé, murmurant à l'homme qui venait de m'amener jusqu'à lui. Il se dirigea vers son imposant fauteuil en cuir avec la grâce d'un cygne dans sa démarche et sa façon de s'asseoir.

« Pourquoi tu es là ? » me demanda-t-il, les mains reliées, posées devant lui sur son bureau.

« Pour l'annonce de barman » dis-je pour la troisième fois d'affilée en moins de cinq minutes.

« Je veux la vraie raison. »

« Je suis dans la merde… » Ca ne servait à rien de mentir, l'évidence était sous ses yeux.

« Alors laisse-moi t'aider. » me dit-il, une main tendue vers moi. La seule depuis que j'étais arrivé ici.


De la descente aux enfers au paradis, il n'y avait qu'un pas. Il m'avait pris sous son aile, m'avait offert du boulot. Je faisais du mieux que je pouvais, reconnaissant pour tout ce qu'il faisait pour moi. Soo Jung était un patron intransigeant mais juste. Si l'on faisait bien son boulot, il savait se montrer généreux. Le hasard avait voulu que je débarque dans une boîte gay. J'appréciais l'ironie de la situation et ce pied de nez qu'inconsciemment je faisais à mon père. Je n'ai pas tardé à me sentir à l'aise. Comme chez moi. A découvrir qui j'étais réellement. Travailler au Why Not n'avait fait que confirmer ce que je savais déjà.
J'aimais les hommes. Je bossais, je flirtais. Soo Jung a capté mon petit jeu, me cramant dans les toilettes de la boîte de nuit en compagnie d'un client. J'ai cru que j'allais me faire engueuler puis virer…

Mais je n'avais pas le meilleur des patrons pour rien. Il m'avait félicité avec un sourire en coin.

« Tu es prêt pour la suite… » m'avait-il dit en ouvrant une porte sans poignée que je n'avais jamais vue jusque là. Soo Jung avait posé son doigt sur ses lèvres, comme pour m'indiquer qu'il s'agissait d'un secret.

Mes yeux se sont ouverts sous la surprise.

Le paradis.

C'était exactement ça.

Et le Why Not le cachait en son sein.



L'expression « être au fond du trou », je la conjuguais au pluriel depuis que Soo Jung m'avait initié aux joies de la maison close. Le dernier sous-sol, voilà l'endroit où j'officiais désormais. Pour ceux qui ne le savent pas, plus on descend les étages du Why Not, plus l'ambiance devient glauque. Trash. Pas à la portée du premier puceau venu. Au fil des mois, j'étais devenu le maître de cet endroit. Moi, en tenue de cuir, entouré de petits esclaves bien obéissants, n'attendant qu'une chose, que je les ouvre en deux et que la douleur les fasse hurler de plaisir. Chacun sa façon de prendre son pied, je n'étais pas homme à juger surtout quand je prenais moi-même un immense plaisir à torturer tout ce joli monde. Le dernier étage du Why Not, la Dark Room pour les plus initiés, était devenu mon antre. Ceux qui en entendaient parler — et ceux aux étages au dessus qui entendaient les hurlements qui provenaient du dernier sous sol — se posaient beaucoup de questions. Moi j'y trouvais beaucoup de réponses. La Dark Room avait réussi à mettre la lumière sur ce que j'aimais réellement. J'avais besoin de soumission, de corps meurtris, de plaisir trouvé dans la douleur, j'aimais être à l'origine de tout ça et surtout d'être payé pour faire ça. Le job de rêve. Dire qu'il y en a qui passaient leur vie dans un bureau à se morfondre. Le sexe faisait vendre mais le sexe m'offrait surtout une sacrée belle paye à la fin du mois, sans compter les nombreux pourboires et les clients qui alignaient leurs billets ou enchérissaient rien que pour m'avoir pour eux pour une nuit.

Ma vie en Chine semblait un lointain souvenir, un cauchemar qui s'estompait dans mon esprit petit à petit. Six ans après, je pouvais dire que ma vie était ici désormais. Seulement voilà… Je passais ma vie à remplir les autres et moi je me sentais de plus en plus vide. Pourquoi est-ce que je me sentais ainsi ? Je balayais vite fait cette pensée dès qu'elle arrivait dans mon esprit. Je n'avais pas de temps à perdre avec ces conneries, un autre client m'attendait.

Pourtant… C'était la routine qui s'installait.

Et il n'y avait rien de pire que ça… Ne plus être surpris par ce que la vie et le Why Not m'offraient.